l'éventail

cachée derrière son éventail brodé

la belle étrangère osait à peine regarder

 

devant elle l’arène était vide encore

mais déjà elle tremblait pour le toréador

 

assise au premier rang

son décolleté offert au soleil et au vent

 

elle avait sur elle tous les regards rivés

la rencontre de la veille avait été ébruitée

 

l’homme avec l’habit de lumière

avait promis victoire et voyage autour de la terre

 

le combat fut bref et ridicule

seul aujourd’hui reste le souvenir de la canicule

 

la belle étrangère n’aimait pas les vaincus en pleurs

 

le soir même elle accepta les fleurs

de l’antiquaire qui lui avait vendu l’éventail précieux

avec des promesses au fond des yeux