les coquelicots noirs

(À mon père)

 

oui certains soirs

les souvenirs des coquelicots sont noirs

alors mes crayons sont silencieux

Seul le passé est précieux

 

je n’entends que ma mémoire

dans l’immobilité du soir

aucun lendemain ne se dessine

mon front lourd s’incline

 

il n’y a aucun espoir

de te revoir

rien à comprendre

ne plus attendre

 

accepter la survie

consentir à la vie

à l’intérieur des couleurs

il n’y a plus de douleur

 

bientôt les oiseaux et les chants

qui accompagnent le soleil couchant

me ramènent au présent

et aux joies du moment

 

… mais certains soirs…

les souvenirs des coquelicots sont noirs

alors mes crayons sont silencieux

seul le passé devient précieux