dans mes tiroirs

j’ai des chagrins pleins mes tiroirs

je ne les ouvre que dans le noir

lorsque ma solitude est certaine

et que la lune est pleine

 

alors dans le silence du soir

je peux caresser mes désespoirs

et doucement avec ironie

les sortir de leur inertie

 

car à la tombée du jour

leur apparence est de velours

leurs brûlures sont assourdies

et tous les angles adoucis

 

ils sont depuis des années

complètement apprivoisés

ils ne sont certes pas trésor

mais savent enrichir ma vie encore

 

car leur secrète présence

donne du poids à mon existence

et toutes ces futilités

dont vous me voyez affublée

 

sont autant de sourires donnés

et fêtent la couleur la fraternité

autant de grâces rendues

une sorte de main tendue

 

je sais mieux grâce à eux

combien chaque instant est précieux

alors vite et sans transition

je cours vivre mes passions