le myosotis gris

lorsque le myosotis est gris

et le coquelicot noir

sur le fond trop blanc de ma mémoire

j’écris j’écris j’écris

 

alors au bord de l’Oise

les traînées d’encre souvent violettes parfois turquoises

dessinent des routes sinueuses

et des rivières paresseuses

 

les éclaboussures d’encre sont les cris

qui crachent mes peurs

si longtemps enfouies

et à présent sans douleur

 

mais quand les couleurs deviennent muettes

l'amitié m'interpelle

la vie redevient belle

a nouveau s’écoulent limpides encres violettes

 

les émotions sont des fleurs

qui vivent au fond des cœurs

enfermées elles s’étouffent dans la douleur

libérées elles s’épanouissent en joie et en couleur