lorsque la brise du soir

lorsque

la brise du soir sur les champs de blé

dessine des vagues avec légèreté

des pensées de joie et de nostalgie mélangées

retournent vers ma terre Lorraine tant aimée

alors

j’ai envie de longues rimes feutrées

qui adoucissent et allègent mes pensées

j’écoute mes tendres crayons glisser

sur les feuilles complices et colorées

 

lorsque

au bord de la mer ma pensée navigue

avec les marins solitaires comme guides

je me souviens des livres de géographie

qui inspiraient mes infantiles rêveries

alors

j’ai envie de longues rimes feutrées

qui entraînent et guident mes pensées

j’écoute mes tendres crayons flotter

sur les feuilles complices et colorées

 

lorsque

les coquelicots fanés les routes mouillées

me rappellent comme ma vie a basculé

l’impossible enfance mon village endeuillé

l’attente inutile… à Kappelkinger

alors

j’ai besoin de longues rimes feutrées

qui adoucissent et calment mes pensées

j’écoute mes tendres crayons pleurer

sur les feuilles complices et colorées

 

lorsque

à l’ombre du tilleul au fond du jardin

là où la lumière tremble soudain

le refuge est total je me sens si bien

la solitude m’appelle et me retient

alors

j’ai envie de longues rimes feutrées

qui enjolivent et ornent mes pensées

j’écoute mes tendres crayons chuchoter

sur les feuilles complices et colorées

 

lorsque

à l’abri des grands paravents fleuris

dans la béatitude des après-midi

je chantonne… en pensant à lui

qui est si loin si loin… d’ici

alors

j’ai envie de longues rimes feutrées

qui consolent et habillent mes pensées

j’écoute mes tendres crayons murmurer

sur les feuilles complices et colorées

 

lorsque

avec mes amies brodeuses chanteuses

je vis des moments de rencontre heureuse

je me souviens d’autres veillées joyeuses

et de ma tante Marie si généreuse

alors

je me régale de longues rimes feutrées

qui m’amusent et meublent mes pensées

j’écoute mes tendres crayons bavarder

sur les feuilles complices et colorées